dimanche 30 août 2009

Une quête légendaire.

On en venait à penser qu'on l'avait rêvée, que jamais plus on ne la reverrait.

Peu après notre arrivée, sur Solano avenue, on l'avait d'abord aperçue, très près de nous. Puis elle était partie à toute vitesse, nous laissant tous deux pantois, n'osant croire nos sens fatigués.

Ensuite, il y a plusieurs semaines déjà, nous l'avions aperçue à nouveau au détour d'une rue très fréquentée. Pressés, nous ne fîmes que passer, regrettant de ne pouvoir l'approcher, la contempler, la toucher pour nous convaincre que nous n'avions pas la berlue.

Enfin, hier soir, nous l'avons retrouvée. Il était tard, il faisait nuit, elle était endormie, elle ne pouvait s'échapper. Nous eûmes alors tout loisir de l'admirer, mais les photos que nous prîmes, faute de lumière, ne parvenaient pas à traduire la magnificence de la bête. Nous nous promîmes de revenir en plein jour capturer, sinon la créature même, du moins son image, pour vous l'envoyer.

Voici donc quelques unes des photos que nous avons prises. On peut y voir que la voiture-zèbre, bien que sauvage comme tous ses congénères africains, est d'un naturel paisible, voire nonchalant. Sa robe, classique pour son espèce, est réhaussée de moult colifichets dont on s'accordera à penser qu'ils contribuent grandement à la beauté brute de l'animal. Vous trouverez donc les photos ainsi que d'autres non présentées ici en plus grand sur flickr.

 
Vous aurez noté que bien que sauvage, l'animal arbore fièrement des opinions politiques assez communes à Berkeley. On comprend d'ailleurs la tendresse de la créature pour la paire démocrate, connaissant les origines éthiopiennes de l'actuel président des Etats-Unis. 


Il faut bien l'avouer, nous sommes particulièrement fiers de notre récente chasse, puisqu'en plus de l'animal lui-même, nous avons trouvé sa cache, rue Ada. Nous essaierons donc de repasser à l'occasion dans les parages, dans l'espoir de voir peut-être un jour des petites voitures-zèbres nouvellement nées sortir de l'écurie à voitures-zèbres.
 
 Avant de terminer ce message, nous tenons à vous dire que, dans le passé, il nous est arrivé de croiser un camion-éléphant dans les rues de Berkeley. Cela fait malheureusement plusieurs semaines que nous ne l'avons plus vu. Nous espérons qu'il ne lui est rien arrivé de fâcheux, car il est bien connu que bien qu'imposants, ces pachydermes sont souvent fragiles, surtout des genoux, et malheureusement encore chassés sans vergogne.

mercredi 26 août 2009

Rituel du matin

Depuis une ou deux semaines, nous avons établi un nouveau rituel du matin.

Alors que Bastien prépare les laits au chocolat et que Mathilde prépare les sandwiches pour le midi, nous écoutons des livres. Ca rappelle des souvenirs à Mathilde de quand elle était petite. A noter qu'elle a essayé "la guerre des boutons" et ce n'était tout de même pas aussi bien que la version de son enfance, mais comment cela aurait-il pu ?

Pour ce faire, nous allons sur Litteratureaudio.com, nous cliquons sur le texte ou le chapitre de livre de notre choix, et la voix d'un lecteur amateur nous fait parvenir des écrits que nous n'avons jamais lus ou que nous avons oubliés. Nous avons pu ainsi écouter plusieurs nouvelles fantastiques de Maupassant ou de Poe, quelques textes de Mark Twain ou Nietzsche, et nous nous sommes lancés plus récemment dans l'écoute du "Tour du monde en 80 jours" de Jules Verne.

Le choix de livres est assez conséquent (plus de 800 titres nous dit le site web), ce qui permet de trouver assez facilement chaussure à son pied. Il y a différents types d'écrits, romans policiers, fantastiques, pour enfants, écrits historiques, philosophiques, pièces de théâtre, poésies. Les lecteurs jusqu'à présent nous ont semblé de qualité honnête bien que variable. Il est possible d'écouter les livres directement depuis le site web ou bien de les télécharger sur un lecteur mp3 pour les écouter loin de tout ordinateur.

Bref, nous vous encourageons donc à aller faire un tour sur Litteratureaudio.com, où vous pourrez peut-être trouver un livre sympa à écouter pendant que vous faîtes autre chose (le repassage ? un footing ? la sieste ? une migration pendulaire ?), ou bien ressentir le besoin de participer à ce projet collaboratif. En effet, tout un chacun peut décider d'enregistrer une lecture, puis de la soumettre au site web. C'est donc une entreprise citoyenne et gratuite, à l'instar du projet à l'acronyme récursif GNU en informatique ou du projet Gutenberg qui a pour but de mettre à disposition de tout un chacun des versions numérisées libres de droits de divers livres (pas audio, écrits).

D'ailleurs si vous n'avez rien à faire en ce moment, sachez nous n'avons jamais lu "Guerre et Paix". Comme il n'est pas encore sur le site, il faudrait que l'un d'entre vous se dévoue.

Merci.

vendredi 21 août 2009

Que les gens cultivés nous expliquent la gamme pentatonique, s'il vous plaît.

En bons ignares musicaux, nous avons aimé cet article.

Pour ceux qui n'oseraient cliquer, je mets également la vidéo de l'article sur le blog :

World Science Festival 2009: Bobby McFerrin Demonstrates the Power of the Pentatonic Scale from World Science Festival on Vimeo.



Qu'en pensent (oups, j'avais écrit "penses". Mon Dieu) ceux qui savent ?

Et bises.

Une soirée qui finit en beauté


Après un agréable burger en compagnie d'un chimiste adepte de la mécanique quantique qui essaie de faire de la RMN sans champs magnétique, nous sommes rentrés à la maison et avons croisé, non pas 1, mais 3..... ratons laveurs.

Pour preuve la iphoto jointe.

mercredi 19 août 2009

So cool !

Bon, je sais que je commence à être un petit peu ch... avec mes articles scientifiques mais voici une étude que j'ai trouvée fort sympathique. Elle est publiée dans le journal PloS one (journal dit "open access", ie gratuit pour le lecteur). Vous y aurez accès en cliquant ici.
Cette étude traite de l'entraide entre individus d'une même espèce, et plus précisément de sauvetage. Ce sujet est, étonnamment, fort peu traité (les dauphins sont un cas célèbre). Voici par exemple une vidéo de youtube qui montre un exemple de sauvetage inter-espèce (désolée pour la qualité du son) :


Revenons à nos moutons, ou plutôt, nos fourmis. L'étude de Plos one traite en effet des fourmis, espèce bien connue pour son comportement social complexe. L'étude dont je parle ici montre que des fourmis sont capables d'aider une de leurs congénères en détresse.
Déjà ça c'est pas mal. Mais bon, c'était déjà connu (une unique étude vieille de 150 ans).
L'étude de Plos One décrit un protocole expérimental ingénieux pour étudier le mode de sauvetage d'une congénère : les auteurs piègent une fourmi en l'attachant à un support, l'enterrent à moitié dans du sable puis la placent en compagnie d'autres fourmis. La victime est soit une fourmi de la même colonie que les sauveuses, soit une autre fourmi de la colonie, mais cette fois-ci anesthésiée et donc inanimée, soit une fourmi d'une colonie différente, soit une fourmi d'une autre espèce.
Eh bien, les fourmis sauveuses ne vont aller sauver que leur congénère active : elle vont tout d'abord déterrer la fourmi ainsi que son support, puis grignoter le lien qui attache la victime à son piège.
Encore mieux, les fourmis n'aident que leurs copines (pas de membre d'une autre espèce ou même d'une autre colonie de la même espèce), et seulement si la copine est active ; une fourmi inerte - juste anesthésiée - ne sera pas sauvée.

Il semble donc que la pauvre fourmi piégée "appelle à l'aide", probablement sous la forme d'un relargage d'une substance telle qu'une phéromone. Ce stimulus est colonie-spécifique, ce qui est assez étonnant. Le fait que toutes les fourmis ouvrières d'une colonie aient exactement le même génome doit être un bon élément d'explication.

Un autre résultat de cette étude est le mode de sauvetage. Il avait été précédemment montré dans un article que les fourmis sont capables de tirer une patte ou d'essayer de déterrer la victime. Des gestes simples en somme. Ici, le mode de sauvetage est plus complexe et requiert l'identification du piège inerte et la décision de sa destruction.

Voici une vidéo illustrant le sauvetage :




Et bonne journée.

De la sociologie des singes

Tiré du même numéro de la revue Science (décidément, un numéro amusant, cf le message ci-dessous)

L'article a pour sujet l'évolution de l'imitation comme comportement chez les singes. L'imitation est répandue chez les humains à des fins, entre autres, sociales. Eh ben il semble que ce soit également le cas chez les capucins. On connaissait l'imitation chez les singes, que l'on attribuait seulement à de l'apprentissage (comment se servir d'un outil...). L'expérience décrite dans l'article dont je parle se focalise sur le rôle social de l'imitation et montre que des capucins ont tendance à se rapprocher d'humains qui les imitent (et à s'éloigner par la même occasion d'humains qui ne les imitent pas) et à interagir avec eux. En clair, les capucins ont plus d'affinité avec des humains qui les imitent.

Ca place l'apparition de l'imitation comme lien social aux origines des singes (homme inclus).

Cette étude m'a amusée parce qu'elle m'a rappelé une étude précédente dont j'ai entendu parler (mais dont j'ai oublié la source) : elle avait traité des sujets de conversation des badauds aux terrasses des cafés. Il avait été conclu que plus de 60% du temps de parole des badauds avait été consacré aux commérages et autres papotages à thème social. En bref, même si on peut arguer que les badauds aux terrasses de cafés constituent une population biaisée et faiblement représentative de l'ensemble de l'humanité, il semble tout de même raisonnable de conclure que l'humain moyen gaspille un temps et une énergie fous à penser aux autres.
En combinant les 2 expériences, l'évolution semble donc nous apprendre que ce n'est peut-être pas du temps si perdu que ça. Les primates sont vraiment des espèces sociales.

C'est fini, vous pouvez retourner à vos commérages.

Ya pô que les graffitis sur les murs qui comptent

Les hommes préhistoriques ont laissé des traces d'utilisation de la chaleur pour façonner des outils (en pierre) il y a 70 000 ans, soit 30 000 ans plus tôt que précédemment cru. Ces outils ont été trouvés dans une cave sud-africaine et sont donc antérieurs à la migration des hommes en Europe. Les chercheurs ont fait cette découverte en essayant de refaçonner les outils de la grotte. Ils n'y sont arrivés qu'en utilisant un gros feu (le genre de feu que tu n'obtiens qu'après beaucoup de travail). Donc ces outils n'ont probablement pas été faits comme passe-temps au coin du feu. Ils étaient le fruit d'un travail acharné.
Il est également dit que cette découverte rend l'apparition de l'utilisation du feu pour créer des outils concomitante de l'apparition du symbolisme et de l'ornementation.

Commentaire disponible sur le site de la revue Science .

lundi 17 août 2009

Pourquoi certaines personnes ont besoin de leurs 8 heures de sommeil alors que d'autres s'en sortent très bien avec seulement 6.

Eh bien, oui, comme suggéré dans le dernier numéro de Science ( cliquer ici pour l'article original ou ici pour un commentaire), il y a une base génétique à la quantité de sommeil dont nous avons besoin. Plus précisément, des chercheurs de San Francisco ont découvert qu'une mutation dans le gène DEC2 cause une diminution du nombre d'heures de sommeil par rapport à la plèbe non porteuse de la mutation (les mutants se réveillent plus tôt en fait).

Ca marche chez les souris ET les humains.

Un jour, peut-être que cette mutation sera un avantage pour une recherche d'emploi !

Les toits de San Francisco, et la baie de Monterey.


Samedi soir nous sommes allés dîner chez des nouveaux amis suisses du labo de Bastien, qui vivent à San Francisco. Ils nous ont fait visiter le toit de leur immeuble au coucher du soleil, et bien que le crépuscule soit comme à l'accoutumée venteux dans la ville de la porte dorée, l'expérience fut fort agréable. Le dîner lui-même fut fort plaisant, et nous a permis de recontrer plein de gens intéressants, qui pourtant ne font pas tous de la science. On a ainsi discuté avec un conseiller d'orientation pour étudiants infortunés, des attachées d'ambassade ayant pour but de promouvoir les atouts scientifiques et artistiques suisses en Californie, un informaticien au chômage, une institutrice américaine et son mari français qui vivent ici depuis 30 ans, une fille d'ambassadeurs portugais, et une coréenne qui a fait ses études en Californie mais espère un jour rentrer au pays, entre autres.

Le lendemain matin, nous sommes partis faire du canoë-kayak au sud de San Francisco avec des collègues du laboratoire de Mathilde. Là encore l'expérience fut mémorable, et nous permit d'admirer phoques, lions de mers, loutres de mers, pélicans, cormorans, échassiers, et mouettes. Vous pouvez comme à l'accoutumée trouver des photos sur Flickr.


Nous sommes rentrés le dimanche soir suffisamment tôt pour que Mathilde retente l'expérience du gâteau au chocolat dont elle avait pourtant misérablement raté la confection il y a quelques semaines.

Nous vous tiendrons au courant du résultat.

samedi 15 août 2009

On nous a reproché l'absence de décoration, la blancheur livide de nos murs.

Piqués au vif, nous sommes allés visiter un magasin des environs (pour son site, voir ici) spécialisé dans les meubles et la décoration artisanale.


Nous en sommes revenus chargés d'une micro-armoire faite par un dénommé David Marsh (pour quelques-unes de ses créations, voir ici), et d'un miroir fait par une certaine Mary Stuart. Voici les résultats : l'armoire tout d'abord











Puis le miroir :







Après toutes les émotions liées à ces achats et leur installation à la maison, Mathilde s'est détendue en lisant un bon petit livre au milieu de ses meubles colorés.

vendredi 14 août 2009

Et qui a dit que science ne rimait pas avec littérature ? Ou alors serait-ce plutôt marketing?

Ca se lâche dans Nature aujourd'hui. Voici les titres d'articles parus cette semaine dans l'hebdomadaire scientique :
- Cancer: More than kin and less than kind
- Neurobiology: Have guts, get nerve

Et si on aime la poésie :
- Cancer biology: Suicide by nucleotide
- Stem cells: Escaping fates with open states

Ca donne envie de lire les articles.

Observation scientifique.

Aujourd'hui j'ai vu des mouches flâner sur mon bureau. Intéressant ?
Mais oui, car il ne s'agissait pas de n'importe quelles mouches, c'étaient des mouches du vinaigre.
Plus précisément, et c'est là que l'affaire devient passionnante, j'ai assisté à une danse nuptiale de mâles de l'espèce Drosophila melanogaster auprès une femelle de l'espèce Drosophila pseudoobscura.
En clair, j'ai vu des mouches rousses courser une mouche noire et agiter une de leurs ailes au "nez" de la damoiselle (un exemple d'une telle danse nuptiale ci-dessous:


Si la vidéo ne s'affiche pas, cliquer ici

La nature, j'vous jure...

Notez que comme j'avais des asticots à aller traiter à l'eau de javel, je n'ai pu voir le dénouement de cette romance. Mais de toutes façons, ça n'aurait pas pu finir par une fin heureuse et aucun bébé mouche ne serait né de cette union. Avec plus de 30 millions d'années séparant ces 2 espèces de drosophile, c'est grosso modo comme si on essayait de faire se reproduire un homme et un babouin (certains ont bien du essayer aussi).

Bon, je retourne à mes occupations.

Laptite Mathilde (mais vous aurez compris).

Dicton du jour

Early bird gets the worm,

but

the second mouse gets the cheese.

vendredi 7 août 2009

Envoûtant

Je ne fais que citer les mots de mon chef.



Les petits points jaunes correspondent chacun à un avion. C'est une observation de 24h de tous les vols de gros avions, le tout condensé en une grosse minute. Notez la correspondance (!) entre la densité des vols et la position du soleil.

mercredi 5 août 2009

Une histoire de curé et de tenue vestimentaire.

Un très court message pour vous faire connaître notre admiration du choix de vos pseudo.
Mention spéciale pour la tante hystérique.

Et bonne continuation.

lundi 3 août 2009

La pizzéria la plus culte de Berkeley.


Il y a de cela quelques semaines, nous sommes allés acheter des pizzas à emporter dans la pizzéria la plus célèbre de Berkeley, et peut-être de toute la "Bay area", comme on dit dans le coin. Cette pizzéria, c'est Zachary's pizza (Zachary's website), qui fait des pizzas, donc, mais des pizzas dans le style "Chicago", et non pas dans le style italien, car très clairement les italiens ne comprennent rien à la pizza. Comme le montre la première photo de ce post, il y avait du monde à cette pizzéria, ce samedi soir vers 18h. Comme le montre la deuxième photo, c'est une pizzéria assez sympathiquement décorée.


Comme nous le suggérait la queue, il y avait 40 minutes d'attente, que l'on veuille emporter ou bien consommer sur place. Nous choisîmes d'emporter nos pizzas et en commandâmes 2, une classique pour Mathilde, mais avec pas mal de fromage et des tomates cerises,
et une plus aventureuse pour Bastien, avec de l'ananas et du poulet. Cette dernière était très épaisse, avec une croûte qui remontait sur les côtés (en fait, il y avait une couche de pâte, de la garniture, une autre couche de pâte, et encore de la garniture). La garniture était constituée d'une imposante bouillie de tomates au sein de laquelle on trouvait des gros morceaux de poulets et des plus petits d'ananas. C'était très bon, mais ressemblait assez peu à la pizza classique.

Mathilde au contraire de Bastien a été assez déçue par sa pizza, eu égard à la réputation du restaurant et au prix de la pizza (20$ l'unité, tout de même). Bonne mais pas grand chose de particulier. Les deux pizzas étant tout de même très copieuses, faisant chacune de l'ordre d'un kilogramme, elles nous ont tenu deux repas.
Nous y retournerons (avec vous ?) pour essayer d'autres pizzas néanmoins, afin de comprendre le secret d'une telle légende.

Ce week-end, Mathilde a fait la cuisine.


Coucou,

cette semaine a été marquée par l'actualité de Philippe Jean-Marie Robert, que nous saluons et à qui nous souhaitons un prompt rétablissement. Ne gigote pas trop, pas trop tôt, ne râle pas si tu as mal, c'est normal, repose-toi, ne regarde pas trop la télé.
Au fait, Mathilde est ravie de sa conversation téléphonique de dimanche avec ledit Philippe, qui lui a permis de se rendre compte en direct de l'amélioration de la condition de santé des intestins du convalescent. Merci pour ce moment privilégié.

Mardi dans la nuit, alors que Mathilde s'endormait, sur le coup d'1 heure du matin, elle s'est rendue compte qu'elle avait oublié d'éteindre une machine au labo. Alors qu'elle s'habillait passablement énervée et prête à se taper une heure de vélo aller-retour en punition, Bastien, en vrai gentleman qu'il est... a insisté pour qu'elle prenne un taxi. Eh bien figurez-vous que l'entreprise des taxis de Berkeley semble être dirigée par des membres de la communauté indienne (d'Inde). Sais pô pourquoi. En tout cas le trajet en taxi ne fut pas trop cher, plus court que le vélo et le conducteur gentil mais pas bavard. Notez que cette petite expédition a permis à Mathilde de se rendre compte que Berkeley, à 1h, c'est calme.

Cette semaine a également été marquée par une bonne performance au tennis par Mathilde au cours d'un de ses cours collectifs. Elle est d'ailleurs reconnaissante envers son adversaire qui jouait de façon très régulière et plate. C'est plus facile pour réussir les échanges que les balles irrégulières de Bastien qui n'est pas capable de frapper la balle 2 fois de la même façon. Attention Lucas, à deux contre toi, et si Mathilde continue à faire des progrès, on pourrait peut-être réussir à subir une défaite noble (tout dépend de la définition de noble, note).

Ce WE ne fut pas très actif. Samedi, nous sommes allés un petit peu au labo de Mathilde (cf la photo) puis sommes allés courir dans la colline juste au dessus de la fac. Plus précisément, nous avons fait le firetrail, avec ses 300 mètres de dénivelé. Une petite dizaine de km. Bastien en a profité pour se plaindre de la non réception de son iphone (ce qui nous a empêché de vérifier l'itinéraire) mais a tout de même pu twitté en route. Pas tétique mais presque.


Nous sommes ensuite allés manger, Mathilde un burger et Bastien de la poitrine de boeuf (brisket, en anglais), au T-rex, restaurant américain (sympathique) à côté de chez nous.

Le dimanche, nous avons acheté des plantes assorties à notre canapé et un casque de vélo pour Mathilde. Mathilde a également fait un cake au chocolat raté (la faute au four qui ne fonctionne pas bien ! si c'est vrai !), en plus d'un pain campagnard.

dimanche 2 août 2009

De la restriction calorique en particulier, et de la méthode scientifique en général.

Nous remarquons avec plaisir que notre lectorat fait preuve d'une intelligence et d'un regard critique que la rareté des commentaires nous avait poussés à croire tout bonnement absents.
Nous faisons ici référence à un commentaire de Philippe (le jeune) qui fait fort justement remarquer que l'étude sur la restriction calorique dont nous avions narré les résultats pourrait être quelque peu biaisée. Le problème soulevé par Philippe n'est autre que celui du témoin négatif.
Ce témoin négatif est un élément indispensable de la méthode scientifique. C'est l'étalon vis-à-vis duquel les effets d'un traitement peuvent être jaugés. Dans le cas de nos macaques, les auteurs ont divisé les animaux en deux groupes, a priori identiques en tous points. Ils ont soumis un des deux groupes à un régime drastique, la restriction calorique. L'autre groupe, le témoin négatif, donc, a été laissé en présence de nourriture à profusion, tant et si bien que les macaques mangeaient comme bon leur semblait. C'est le choix de ce témoin négatif qui chiffonne notre lecteur besogneux : plus que les effets bénéfiques d'un régime hypocalorique, ce que révélerait cette étude pourrait n'être que les effets désastreux d'un régime orgiaque.
Philippe aurait donc aimé voir un groupe témoin dans lequel les macaques auraient été nourris de façon mesurée, recevant exactement leur quota calorique, ni plus, ni moins. Malheureusement, les auteurs de l'article ne l'ont pas fait. Et comme leur expérience dure depuis 20 ans, personne ne leur a demandé de recommencer en étant un peu plus précautionneux. Reste à savoir néanmoins si, comme le suppose Philippe, les macaques ont tendance à se goinfrer quand il y a profusion, ou bien s'ils sont naturellement raisonnables et s'auto-régulent. Notre connaissance des macaques ne nous permet malheureusement pas de répondre à cette question ; tout au plus peut-on espérer que les scientifiques auteurs de l'étude et les relecteurs de cet article savent ce qu'ils font.
Bref, Philippe a donc relevé une raison potentiellement valable de nuancer les conclusions de l'article. Il n'en reste pas moins que depuis quelques années, de nombreux articles concluent à l'effet positif de la restriction calorique sur plusieurs paramètres, tels que la masse graisseuse (normal), le diabète, le cholesterol, le taux moyen d'inflammation, les capacités de mémorisation, et ce dans plusieurs espèces d'animaux, et notamment chez les mammifères.
Par exemple, cet article, dans PNAS (http://tinyurl.com/l77wjn), qui a testé les capacités mémorielles d'humains de plus de 60 ans. Pour ce faire, les auteurs ont pris 50 individus, qu'ils ont répartis en trois groupes, un groupe témoin, qu'on a laissé vivre sa vie, un groupe qu'on a soumis à la surveillance d'un diététicien et que l'on a soumis à un régime enrichi en graisses non saturées supposées être meilleures pour la santé, et un groupe soumis à de la restriction calorique. En l'occurence, ici, restriction calorique signifiait "30% de moins que ce que les individus engloutissaient auparavant". Les capacités mémorielles ont été testées avant le changement de régime et après le changement de régime, au bout de 3 mois. Le test consistait à essayer de se remémorer une liste de 15 mots qui leurs avaient été présentés une demie-heure plus tôt.
La conclusion de cette dernière étude est que seul le groupe soumis à la restriction calorique montre une amélioration significative de ses capacités mémorielles. Le groupe témoin ainsi que le groupe soumis au régime enrichi en acides gras insaturés n'ont montré aucune différence avant et après les 3 mois du régime.
Très clairement cette étude est elle-aussi sujette à de nombreuses limitations : seuls trois types de régimes ont été testés, il est possible que les individus en "restriction calorique" se soient simplement mis à manger un aliment qu'ils ne mangeaient pas auparavant, ou au contraire aient cessé de manger un aliment qu'auparavant tous mangeaient occasionnellement (au hasard : les frites). En outre, il existe peut-être d'autres régimes qui pourraient avoir des résultats encore plus spectaculaires ; au hasard, par exemple, une cure de frites. Ceci n'a pas été testé à notre connaissance, et reste donc une question ouverte. Enfin, qui sait ce qui se passe si on met des humains en restriction calorique pendant 20 ans ? Peut-être sont ils plus sensibles à l'ostéoporose, ou bien peut-être montrent-ils des taux de suicide étonnament hauts. Personne ne l'a testé, faute de temps, entre autre.
Ce que nous retenons des nombreuses études sur le sujet que nous avons parcourues sans les lire sérieusement, c'est qu'apparemment la restriction calorique marche pour améliorer divers paramètres physiologiques et l'espérance de vie dans de nombreuses espèces. Ce qu'on ne sait pas, c'est si les souris soumises à la restriction calorique sont dépressives, ont perdu tout plaisir à aller à l'opéra, ou sont moins résistantes aux infections bactériennes, par exemple. Bref, la restriction calorique, ça a l'air étonnamment efficace, et donc c'est intéressant, mais de nombreuses études restent à effectuer. Le principal soucis est que faire des études sur l'humain, ça prend du temps... Si vous en êtes vraiment friands, nous vous tiendrons au courant des progrès de la science sur ces sujets.
Enfin, pour clore le sujet, ce qui nous amuse beaucoup, c'est de se dire qu'on ne sait pas encore ce qu'il convient de manger pour maximiser sa santé et/ou son espérance de vie, et ce en dépit du fait que nous passons un sacré bout de temps tous les jours à manger. On a des idées, des indices, mais rien d'indiscutable, malheureusement. Ceci est du au fait que les études sur l'homme sont difficiles à mener, mais également à l'évolution de notre espèce : on pourrait en effet recommander aux Himbas (http://tinyurl.com/l9xet4) de manger beaucoup de produits laitiers pour être en bonne santé. On évitera de faire de même pour la plupart des Japonais, qui ne tolèrent pas le lait à l'âge adulte. Au cours des derniers milliers d'années, les hommes ont évolué différemment, selon l'endroit de la planète où ils vivaient. Ceci a eu un impact manifeste sur leur apparence, mais également sur leur physiologie. Peut-être que pour trouver l'alimentation idéale, il faudrait donc faire du cas-par-cas. Donnez-moi votre génome (et les génomes des micro-organismes qui vivent dans votre système digestif), et je vous dirai quoi manger.