mercredi 19 août 2009

So cool !

Bon, je sais que je commence à être un petit peu ch... avec mes articles scientifiques mais voici une étude que j'ai trouvée fort sympathique. Elle est publiée dans le journal PloS one (journal dit "open access", ie gratuit pour le lecteur). Vous y aurez accès en cliquant ici.
Cette étude traite de l'entraide entre individus d'une même espèce, et plus précisément de sauvetage. Ce sujet est, étonnamment, fort peu traité (les dauphins sont un cas célèbre). Voici par exemple une vidéo de youtube qui montre un exemple de sauvetage inter-espèce (désolée pour la qualité du son) :


Revenons à nos moutons, ou plutôt, nos fourmis. L'étude de Plos one traite en effet des fourmis, espèce bien connue pour son comportement social complexe. L'étude dont je parle ici montre que des fourmis sont capables d'aider une de leurs congénères en détresse.
Déjà ça c'est pas mal. Mais bon, c'était déjà connu (une unique étude vieille de 150 ans).
L'étude de Plos One décrit un protocole expérimental ingénieux pour étudier le mode de sauvetage d'une congénère : les auteurs piègent une fourmi en l'attachant à un support, l'enterrent à moitié dans du sable puis la placent en compagnie d'autres fourmis. La victime est soit une fourmi de la même colonie que les sauveuses, soit une autre fourmi de la colonie, mais cette fois-ci anesthésiée et donc inanimée, soit une fourmi d'une colonie différente, soit une fourmi d'une autre espèce.
Eh bien, les fourmis sauveuses ne vont aller sauver que leur congénère active : elle vont tout d'abord déterrer la fourmi ainsi que son support, puis grignoter le lien qui attache la victime à son piège.
Encore mieux, les fourmis n'aident que leurs copines (pas de membre d'une autre espèce ou même d'une autre colonie de la même espèce), et seulement si la copine est active ; une fourmi inerte - juste anesthésiée - ne sera pas sauvée.

Il semble donc que la pauvre fourmi piégée "appelle à l'aide", probablement sous la forme d'un relargage d'une substance telle qu'une phéromone. Ce stimulus est colonie-spécifique, ce qui est assez étonnant. Le fait que toutes les fourmis ouvrières d'une colonie aient exactement le même génome doit être un bon élément d'explication.

Un autre résultat de cette étude est le mode de sauvetage. Il avait été précédemment montré dans un article que les fourmis sont capables de tirer une patte ou d'essayer de déterrer la victime. Des gestes simples en somme. Ici, le mode de sauvetage est plus complexe et requiert l'identification du piège inerte et la décision de sa destruction.

Voici une vidéo illustrant le sauvetage :




Et bonne journée.

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