Sous-titre : Après avoir lu ce post, vous ne verrez plus le monde de la même façon.
Une petite brève amusante de Science à propos de l'effet des ragots sur la vision.
L'article en question traite des interactions sociales et comment elles canalisent notre comportement. L'interaction sociale: le ragot. Le comportement: la vision.
Le ragot est considéré comme un élément important de notre société car il permet d'apprendre efficacement qui est de bonne compagnie mais surtout qui est à éviter. L'étude dont je parle ici est centrée sur le rôle du ragot sur le traitement des informations visuelles. Plus précisément, les auteurs testent si un ragot peut moduler ce que l'on voit, c.a.d ce que le cerveau juge pertinent de traiter dans une image. Et le résultat est que l'on "voit davantage" les personnes à propos desquelles on a un ragot négatif, par rapport aux autres personnes.
Comment mesurer cela ? Les auteurs procèdent en 2 étapes :
- ils font voir à un sujet une photo d'un visage neutre, et ils associent cette image à une information : un ragot (positif="a aidé une vieille dame à traverser la route", négatif="a jeté une chaise à la figure de ses camarades de classe", ou neutre="a croisé quelqu'un dans la rue"). Les auteurs ont également des images contrôles, pour lesquelles l'information est de type non ragot, c'est à dire n'ayant aucun rapport avec des interactions sociales (positive="a senti la chaleur d'un coucher de soleil", négative="a une carie", ou neutre="a tiré les rideaux de la pièce").
- Ensuite les auteurs présentent des stimuli différents à chaque oeil du sujet : ils projettent à un oeil une maison et à l'autre oeil la photo d'un des visages dont ils ont appris quelque chose précédemment. Il y a alors un conflit dans le traitement cérébral des 2 images. Le cerveau résout ce genre de problèmes par court-circuiter l'information apportée par un des 2 yeux et ne traiter que l'information de l'autre oeil. Au bout d'un moment, le cerveau inverse. On peut demander au sujet de dire quand il voit la maison ou le visage.
Ce que les chercheurs mesurent au cours de notre expérience, c'est si la nature de l'information donnée à propos des visages sur les photos influence le temps durant lequel le sujet voit (ou ne voit pas) le visage (ie le cerveau décide que l'information du visage n'est pas pertinente).
Et les chercheurs trouvent que la photo associée à un ragot négatif est vue plus longtemps que les autres visages. Ce rallongement n'est pas du à la nature déplaisante de l'information puisque le visage associée à une information négative mais non sociale (ici, la carie) ne provoque pas de rallongement de la durée de vision du visage.
Donc on voit mieux les personnes à éviter.
La conclusion de l'article est que les stimuli visuels ne sont suffisants pour expliquer ce qu'on voit. Notre cerveau utilise d'autres types d'information pour accepter un stimulus visuel.
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