Il y a quelques semaines, nous vous avons parlé de plantes génétiquement modifiées (OGM) pour résister à des parasites. Aujourd'hui, nous allons parler de modifier génétiquement des humains, au travers de la thérapie génique.
Contrairement à ce qui se passe lorsqu'on veut faire des plantes OGM, lorsqu'on veut faire de la thérapie génique chez l'homme ou chez un autre type d'organisme, on travaille habituellement sur un organisme adulte ou déjà bien développé. C'est donc plus compliqué : mettre un gène dans une cellule oeuf, c'est facile : le gène n'a besoin de s'insérer qu'une fois dans un génome. Ensuite, le gène est copié avec le génome dans toutes les cellules de l'organisme au cours de son développement. Par contre, si on veut insérer un nouveau gène dans un organisme adulte, qui contient une très grande quantité de cellules, il faut que ce gène pénètre chacune des cellules. Beaucoup plus compliqué.
En pratique, lorsqu'on fait de la thérapie génique, on n'a donc pas l'ambition d'insérer le gène dans toutes les cellules de l'organisme. On cible donc juste quelques cellules importantes. Par exemple, si on veut faire de la thérapie génique pour réparer des muscles, ça ne sert à rien d'injecter le gène dans le cerveau.
Pour injecter un gène dans certains tissus ou organes, on a alors besoin d'une seringue, et d'un virus. La seringue, je pense que tout le monde voit comment ça marche. Le virus, c'est pour apporter le gène aux cellules. En effet, un virus, ce que ça fait, c'est rentrer dans des cellules, et faire produire à ces cellules des copies de lui-même. Un virus est donc capable de rentrer dans une cellule et de dire à la cellule "fais-moi ça". C'est exactement ce que l'on veut faire lorsqu'on fait de la thérapie génique : on utilise un virus modifié qui rentre dans les cellules pour leur dire : "Produis-moi cette protéine à partir de ce gène". Pour ce faire, grossièrement, on prend un virus, on enlève certaines parties de son génome pour le rendre aussi inoffensif que possible, et on lui rajoute le gène qu'on veut transférer à l'organisme ciblé. Ensuite, on le met dans une seringue, et on pique.
Très récemment, deux articles sont parus qui utilisent la thérapie génique pour traiter des maladies ou des déficiences.
Le permier article dont je veux parler est paru dans la revue Nature et a pour but de développer une thérapie génique pour traiter une forme spéciale de daltonisme, dans laquelle les individus atteints ne distinguent pas entre le rouge et le vert. Ces individus ne produisent pas certains photopigments, ceux sensibles aux moyennes ou grandes longueurs d'ondes (photopigments L).
Avant de tester une thérapie génique sur de tels individus humains, on la teste habituellement sur des organismes modèles, comme la souris ou des singes. En l'occurence, dans cette étude, les scientifiques ont pris des singes de l'espèce Saimiri sciureus (voir photo). Dans cette espèce, certaines femelles distinguent le rouge et le vert, mais les mâles n'ont pas le photopigment L : donc pour la même raison que les daltoniens, ils ne distinguent pas les couleurs rouge et vert. Ensuite, ces chercheurs ont pris un virus, l'ont modifié pour qu'il contienne le gène codant pour le photopigment L, et l'ont injecté sous la rétine de deux singes adultes ne distinguant pas entre rouge et vert.
20 semaines après injection, les singes sont devenus capables de distinguer entre rouge et vert. 2 ans après injection, ils le sont toujours. Cette réussite est étonnante, car ces singes arrivent à voir toutes ces couleurs alors que leur cerveau et leurs connections nerveuses se sont construites sans ces couleurs. Les auteurs concluent qu'un tel résultat est prometteur pour traiter certaines formes de cécité.
La deuxième étude a pour but de traiter la maladie de Parkinson, maladie associée à une baisse de dopamine dans le cerveau, et caractérisée par des problèmes moteurs. Cette maladie est habituellement traitée par la prise de L-DOPA, un précurseur de la dopamine. Malheureusement, après quelques années, des effets secondaires physiques et psychologiques sont souvent rencontrés. Les auteurs de cette étude (des Français pour beaucoup, si ça vous intéresse) ont traité des singes ayant des symptômes similaires à la maladie de Parkinson par de la thérapie génique : ils leur ont injecté dans le cerveau carrément 3 gènes qui permettent de synthétiser la dopamine. 12 mois après, les singes n'ont plus de problèmes moteurs, et n'ont toujours pas les effets secondaires qu'on rencontre habituellement rapidement chez les singes lorsqu'on les traite avec de la L-DOPA. Ces chercheurs sont déjà passés à des tests chez l'homme, chez 6 patients.
Bref, tout ça pour dire que la thérapie génique, ce n'est pas qu'une lubie ressortie à chaque téléthon pour récupérer de l'argent. Ca pourrait bien marcher. Comme pour les OGMs, avec lesquels la thérapie génique partage beaucoup de techniques, des questions éthiques se posent. Par exemple, à chaque fois qu'on insère un gène dans un organisme, on introduit aussi un virus, certes a priori inoffensif, mais virus quand même. On sait que les virus aiment recombiner les uns avec les autres, c'est-à-dire échanger une partie de leur génome les uns avec les autres. Quelles nouvelles souches de virus pourraient apparaître si un virus utilisé en thérapie génique se met à échanger certains gènes avec des virus "sauvages" ? Ces gènes pourraient alors aussi se retrouver chez d'autres espèces, en sautant de virus en virus, puisque le virus de la grippe nous vient parfois des oiseaux ou des cochons. De même que pour les OGMs, la question d'un transfert de gènes entre plantes se pose, ici la question d'un transfert de gènes entre espèces se pose également.
Et je ne parle pas des nouvelles générations de dopage qui sont en train d'être préparées...
1 commentaire:
[url=http://www.23planet.com]casino[/url], also known as useful casinos or Internet casinos, are online versions of celebrated ("chunk and mortar") casinos. Online casinos own gamblers to revel and wager on casino games with the pushed the Internet.
Online casinos customarily forth odds and payback percentages that are comparable to land-based casinos. Some online casinos contend higher payback percentages in the accomplishment of downheartedness bust-up games, and some kind-hearted well-known payout beguile audits on their websites. Assuming that the online casino is using an aptly programmed unsystematic lineage generator, details games like blackjack enthral come by an established congress edge. The payout proportion expedition of these games are established erstwhile the rules of the game.
Multitudinous online casinos grow infected with minus or realty their software from companies like Microgaming, Realtime Gaming, Playtech, Worldwide Foible work Technology and CryptoLogic Inc.
Enregistrer un commentaire